J’ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.
Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d’une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.
C’est là que j’ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l’azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d’odeurs,
Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont l’unique soin était d’approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.
LA VITA ANTERIORE
Lungo tempo abitai sotto arcate maestose
Che il sole sopra il mare ogni giorno infocava
E cui un lungo corteo di colonne donava
Ogni notte l’aspetto di grotte misteriose.
L’onda eterna del cielo l’azzurro rispecchiava
E insieme le sue voci cangianti e fragorose
Fondeva con gli accordi delle luci armoniose
Che l’ora del tramonto ai miei occhi recava.
Là vissi tra emozioni voluttuose e calme
Cullato dal fluire di suoni e di parvenze
E dagli schiavi nudi, profumati di essenze
Che il viso mi sfioravan con ventagli di palme
Ogni istante protesi a inasprire i tormenti
Del crudele segreto dei miei giorni languenti.
[ Traduzione di Giorgio Gramolini ]