Nous n'avons jamais écrit qu'avec la mise en incarnation de l'âme, mais elle était déjà faite, et pas par nous-mêmes, quand nous sommes entrés dans la poésie.

No, mai scritto se non con la messa in carne dell'anima, quel ch'era già stato fatto e non da noi, quando siamo entrati nella poesia.

Le poète qui écrit s'adresse au Verbe et le Verbe a ses lois. Il est dans l'inconscient du poète de croire automatiquement à ces lois. Il se croit libre et il ne l'est pas. Il y a quelque chose derrière sa téte, autour des oreilles de sa pensée. Quelque chose est en germe dans sa nuque, où il était déjà quand il a commencé. Il est le fils de ses œuvres, peut-être, mais ses œuvres ne sont pas de lui, car ce qui était de lui-même dans sa poésie, ce n'est pas lui qui l'y avat mis, mais cet inconscient producteur de la vie qui l'avait désigné pour être son poète et qui n'avait pas désigné, lui. Et qui ne fut jamais bien disposé pour lui.

Il poeta che scrive si rivolge al Verbo e il Verbo alle sue leggi. È nell'inconscio del poeta credere automaticamente a queste leggi. Pensa di essere libero e non lo è. Qualcosa dietro alla sua testa, un ronzio alle orecchie del suo pensiero. Qualcosa in germe nella sua nuca, dove si trovava già quando ha cominciato. È il figlio delle sue opere, forse, ma le sue opere non sono sue, perché ciò di se stesso ch'era nella sua poesia, lì non ce l'aveva messo lui, ma quell'inconscio produttore di vita che l'aveva designato come suo poeta e che, lui, non aveva designato. E quello mai stato ben disposto con lui.

C'est par la révolte contre le moi et le soi que je me suis débarassé de toutes les mauvaises incarnations du Verbe qui ne furent jamais pour l'homme qu'un compromis de lâcheté et d'illusion et je ne sais quelle fornication abjecte entre la lâcheté et l'illusion. Je ne veux pas d'un verbe venu de je ne sais quelle libido astrale et qui fut toute consciente aux formations de mon désir en moi.

È con la rivolta contro l'io e il sé che mi sono liberato di tutte le incarnazioni malvagie del Verbo, che non sono mai state per l'uomo altro che un compromesso di viltà e illusione e non so quale fornicazione abietta fra viltà e illusione. Non voglio una parola calata da non so quale libido astrale e del tutto cosciente delle formazioni del mio desiderio in me.

Il y a dans les formes du Verbe humain je ne sais quelle opération de rapace, quelle autodévoration de rapace où le poète, se bornant à l'objet se voit mangé par cet objet.

C'è nelle forme dell'umano Verbo non so che operazione di rapace, quale autofagia di rapace in cui il poeta, limitandosi all'oggetto, se ne vede divorato.

Un crime pèse sur le Verbe fait chair, mais le crime est de l'avoir admis. La libido est une pensée d'animaux et ce sont tous ces animaux qui, un jour, se sont mués en hommes.

Sul Verbo incarnato pesa un crimine, ma il delitto è averlo ammesso. La libido è un pensiero d'animali e sono tutti questi animali che, un giorno, si sono trasmutati in uomini.

Le verbe produit par les hommes est l'idée d'un inverti enfoui par les réflexes animaux des choses et qui, par le martyre du temps et des choses, a oublié qu'on l'avait inventé.

La parola prodotta dagli uomini è l'idea di una checca sepolta dai riflessi animali delle cose e che, attraverso il martirio del tempo e delle cose, ha dimenticato d'essere stato inventato.

L'inverti est celui qui mange son soi et veut que son soi le nourrisse, cherche dans son soi sa mère et veut la posséder pour lui. Le crime primitif de l'inceste est l'ennemi de la poésie et le tueur de son immaculée poésie.

L'invertito è colui che mangia se stesso e vuole che il suo sé lo nutra, cerca in sé sua madre e vuole possederla per sé. Il crimine primitivo dell'incesto è il nemico della poesia e l'assassino della sua poesia immacolata.

Je ne veux pas manger mon poème, mais je veux donner mon cœur à mon poème et qu'est-ce que c'est que mon cœur à mon poème. Mon cœur est ce qui n'est pas moi. Donner son soi à son poème, c'est risquer aussi d'être violé par lui. Et si je suis Vierge pour mon poème, il doit rester vierge pour moi.

Non voglio mangiare la mia poesia, ma voglio dare il mio cuore alla mia poesia e quel che è il mio cuore alla mia poesia. Il mio cuore è ciò che non sono io. Donarsi alla propria poesia significa anche rischiare di esserne violati. E se sono Vergine per la mia poesia, che lei mi resti vergine.

Je suis ce poète oublié, qui s'est vu tomber dans la matière nun jour, et la matière ne mangera pas, moi.

Sono quel poeta dimenticato, che un giorno si è visto cadere nella materia e la materia non mi mangerà.

Je ne veux pas de ces réflexes vieillis, conséquence d'un antique inceste venu d'une ignorance animale de la loi Vierge de la vie. Le moi et le soi sont ces états catastrophiqués de l'être où le Vivant se laisse emprisonner par les formes qu'il perçoit de lui. Aimer son moi, c'est aimer un mort et la loi du Vierge est l'infini. Le producteur inconscient de nous-mêmes est celui d'un antique copulateur qui s'est livré aux plus basses magies et qui a tiré une magie de l'infâme qu'il l'y a à se ramener soi-même sur soi-même sans fin jusqu'a faire sortir un verbe du cadavre. La libido est la définition de ce désir de cadavre et l'homme en chute est un criminel inverti.

Non ne voglio riflessi superati, conseguenza di un antico incesto che proveniva da un'ignoranza animale della legge Vergine della vita. L'io e il sé sono quegli stati catastrofici dell'essere in cui il Vivente si lascia imprigionare dalle forme che percepisce di sé. Amare se stessi è amare una persona morta, e la legge del Vergine è l'infinito. Il produttore incosciente di noi stessi è quello di un antico copulatore che si è dato alle malie più basse e che ha tratto una magia dall'infame che c'è nel riportarsi in sé senza fine, fino a tirare fuori una parola dal cadavere. La libido è la definizione di questo desiderio di un cadavere e l'uomo in caduta è un criminale invertito.

Je suis ce primitif mécontent de l'horreur inexpiable des choses. Je ne veut pas me reproduire dans les choses, mais je veux que les choses se produisent par moi. Je ne veux pas d'une idée du moi dans mon poème et je ne veux pas m'y revoir, moi.

Sono quel primitivo scontento dell'orrore inespiabile delle cose. Non voglio riprodurmi nelle cose, ma voglio che le cose siano prodotte da me. Non voglio un'idea di me stesso nella mia poesia, in cui non voglio rivedermi, io.

Mon cœur est cette Rose éternelle venue de la force magique de l'initiale Croix. Celui qui s'est mis en croix en Lui-Même et pour Lui-Même n'est jamais revenu sur lui-même. Jamais, car ce lui-même par lequel il s'est sacrifié Lui-Même, celui-là aussi il l'a donné à la Vie apres l'avoir forcé en lui-même à devenir l'être de sa propre vie.

Il mio cuore è questa Rosa eterna venuta dalla forza magica della Croce iniziale. Chi si è messo in croce in Se Stesso e per Se Stesso non si è mai voltato indietro su se stesso. Mai, perché quell'io per cui l'Io Stesso si è sacrificato, l'ha dato anche alla Vita dopo averla forzata dentro se stesso a diventare l'essere della sua stessa vita.

Je ne veux être que ce poète à jamais qui s'est sacrifié dans la Kabbale du soi à la conception immaculée des choses.

Voglio solo essere per sempre questo poeta che si è sacrificato nella Cabala del sé all'immacolata concezione delle cose.