[ Traduzione libera di Alessandra Ponticelli Conti ]
LE DORMEUR DU VAL
C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent; où le soleil , de la montagne fière,
Luit: c’est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
CHI DORME NELLA VALLE
E’ un varco nel verde dove canta un torrente
Folle, imbrigliando alle erbe gli stracci
D’argento; dove il sole splende dall’altera montagna,
E’ una gola schiumante di raggi.
Dorme un soldato, giovane, la bocca aperta, la testa nuda
E la nuca inzuppata nella frescura azzurra del nasturzio,
Dorme; è disteso sull’erba, sotto una nube,
Pallido nel suo letto verde dove piove la luce.
I piedi nei gladioli, dorme. Sorride come
Un bimbo malato, fa tutto un sonno,
Ha freddo; col tuo tepore cullalo, o Natura.
Non fremono ai profumi le narici;
Dorme nel sole, la mano sul petto,
Tranquillo. Ha due fori vermigli al fianco destro.